MAP : arme redoutable dans la lutte contre les VSBGs

Encore méconnue au Burundi, l’approche «MAP : Men As Partners» est une nouvelle technique de sensibilisation qui implique l’auteur d’un délit. Figurant parmi les premières organisations à l’avoir intégré, l’APFB a formé 120 jeunes. Les bénéficiaires témoignent de son efficacité.



Une jeune formée entrain de sensibiliser ses pairs.

Choisie au sein de l’APFB comme outil de sensibilisation pour lutter contre les violences sexuelles et basées sur le genre, la méthode MAP, ’’Men As Partners’’ ou encore ’’Hommes comme partenaires’’ est une nouvelle approche impliquant les hommes dans la lutte contre les VSBGs.


Pour Jeanine Niyonkuru, coordinatrice du projet «Sensibilisation des jeunes filles et garçons sur les questions d’inégalités de genre et la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre»., cette approche n’est pas nouvelle mais elle reste moins connue au Burundi. «L’homme, auteur des violences est souvent mis à l’écart dans la lutte et la prévention des VSBGs alors que c’est le premier qui devrait être sensibilisé, mobilisé pour les bannir».

Et d’ajouter : «Nous voulons changer de stratégie, nous voulons une communauté sans violences où l’homme est un acteur pour défendre une femme victime de violences, pour protéger une fille ou femme violée et surtout le premier à éduquer ses pairs dans le respect des droits et de la dignité humaine».

MAP, un soulagement pour les filles victimes des VSBGs

Beaucoup d’approches ciblent et touchent souvent les femmes /filles, premières victimes mais ces dernières sentent toujours un vide, un manque de soutien des hommes.

L’intégration des hommes dans la lutte contre les VSBG via MAP a permis aux filles/ femmes de se sentir à l’aise, d’ oser parler de ces violences sans problèmes.

  

Alice Kankindi, jeune formatrice sur MAP témoigne des réalités vécues sur terrain : «C’est un soulagement, une solution pour les filles /femmes qui subissent des violences».

Grâce à cette approche, indique-t-elle, une femme/fille violée, peut recourir en premier lieu à son mari ou son frère car elle sait très bien qu’elle va être comprise, protégée.

De jeunes leaders en route vers les initiatives/clubs de
sensibilisation

"Ceci constitue la valeur ajoutée de MAP», raconte Kankindi. Et de poursuivre : «L’homme et la femme sont tous mobilisés, impliqués, touchés et engagés. La sensibilisation des garçons et des hommes dans cette lutte, leur implication constituent une force pour les femmes qui se sentent soutenues».

Selon cette jeune formatrice sur MAP, la lutte devient commune, et tous ont une même compréhension, une même préoccupation : combattre les VSBGs, protéger la fille /femme, l’être humain.

D’après Kankindi, l’homme et la femme peuvent s’asseoir ensemble et en discuter. Cette éducation, cette compréhension ou cette lutte se transmettent directement des parents aux enfants. Ces derniers n’auront pas peur de le dire à leurs parents, une fois violés ou confrontés à un cas pareil.

MAP remet en question les points de vue non équitables sur la masculinité et la féminité et met en place des attitudes plus positives dans le but de changer les comportements malsains qui mettent les garçons et les filles dans une situation à risque. Elle s’articule sur 4 points qui sont le genre & pouvoir, sexualité, violence et action.